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Le grec moderne et son histoire

Le grec moderne (en grec : (νεο)ελληνική γλώσσα / (neo)ellinikí glóssa « langue grecque (moderne) », ou simplement (νέα) ελληνικά / (néa) elliniká) est la langue maternelle de 15 millions de locuteurs, dont 10,7 millions en Grèce où il est langue officielle, comme à Chypre. Il existe aussi des minorités de langue grecque en Albanie et en Turquie.

Le grec moderne est également appelé romaïque (Ρωμαίικα) ou roméique. Cette appellation, en vigueur jusqu’au xixe siècle, tend à disparaître.

Elle fait partie de la branche grecque des langues indo-européennes.

Histoire

Le grec moderne dérive de la koinè, elle-même héritière directe du grec ancien. La koinè alexandrine, langue de communication utilisée par Alexandre le Grand et ses successeurs dans les colonies qu'ils fondèrent, subit des évolutions que l'on peut classer en quatre grandes périodes1 :

Une période macédonienne et romaine (de la mort d'Alexandre en 323 av. J.-C. à 642 ap. J.-C.) : le grec commun se simplifie en perdant le duel et en négligeant le mode optatif, sans cependant différer beaucoup de l'attique.

Une période mal documentée (du vie siècle au xie siècle) au cours de laquelle le vocabulaire grec est contaminé par le latin vulgaire ; la langue subit la loi de l'analogie dans la première déclinaison, et simplifie la conjugaison des verbes. Henri Tonnet date de cette époque la naissance du grec moderne et note sa remarquable proximité avec la langue grecque des origines : « À la fin de cette période, le grec moderne est déjà formé. Un Grec d'aujourd'hui comprend la langue populaire du milieu du xiie siècle, alors qu'un Français sans culture n'entend pas la Chanson de Roland (xiie siècle)2. »

La période du grec médiéval (du xiie siècle à 1453) : le grec ancien cesse d'être utilisé à l'écrit, le vocabulaire s'enrichit et le processus de réfection analogique modifie sensiblement la conjugaison des verbes.

La période de l'occupation turque (du xve siècle à 1821) : cent ans après la chute de Constantinople, le grec parlé dans la Grèce occupée se caractérise par une multitude de dialectes, un très petit nombre d'emprunts aux langues des occupants (italien, ou turc)3 et de nombreuses créations néo-helléniques. Au xviiie siècle, coexistent trois formes du grec : le grec archaïque des ecclésiastiques et des lettrés, des koinès régionales à Constantinople, Smyrne, dans le Péloponnèse et l'Heptanèse, et des dialectes limités à certains territoires4. Cependant, tous ces grecs parlés en Grèce proprement dite se caractérisent par une unité, permettant la compréhension mutuelle des locuteurs. En 1821, les emprunts à la langue ottomane et au vénitien abondent5. C'est à cette époque que se pose la question de la langue et la recherche d'une langue authentiquement nationale par plusieurs réformateurs lettrés comme Dimitrios Photiadis ou Katardzis, ainsi qu'Iosipos Misiodax, Grigorios Konstantas et Adamantios Koraïs6.

Au cours de sa longue histoire, la langue grecque a subi un grand nombre de transformations phonétiques (comme l'iotacisme, la psilose, la disparition des oppositions de quantité vocalique, la spirantisation des anciennes aspirées, le passage d'un accent de hauteur à un accent d'intensité ou encore l'amuïssement de certains phonèmes, comme [n], en finale), ainsi que des transformations lexicales (nombreux emprunts aux langues modernes) et grammaticales (simplification de la flexion nominale, de la conjugaison). Le grec moderne aurait également développé certaines caractéristiques partagées avec les langues environnantes, qui découlent de sa situation dans l'aire linguistique balkanique.

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